Pourquoi pas la vie - Coline Pierre

Le jeudi, 31 mars 2022

Dans Notes de lecture

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Ce premier roman adulte de Coline Pierre nous embarque à la découverte de l’autrice et poétesse Sylvia Plath. C’est un récit très touchant qui commence à l’hiver 1963, celui au cœur duquel l’artiste s’est suicidée. Mais l’autrice décide de tordre le cou à l’histoire et d’écrire une autre fin à la nuit qui a été la dernière de la vie de Sylvia, cette funeste nuit devient alors la première de l’espoir d’une nouvelle vie. Nous la suivons alors qu’elle explore les possibilités de cette existence qui continue, qui tente d’aller mieux mais parfois encore ramener à ses anciens démons. Les rencontres qui vont lui apporter un nouveau souffle, sa famille de sang et de cœur dont elle s’occupe et qui prend soin d’elle, et puis surtout son écriture, retrouver le goût de la poésie et explorer le roman.
C’est un roman joyeux car il offre une suite de vie bien méritée à cette femme malmenée par l’état de la psychiatrie de l’époque, qu’on n’aura pas su aider correctement, elle et tant d’autres à son image.
Le récit est très réaliste, grâce aux recherches de l’autrice mais aussi parce qu’il ne nous présente pas une autrice qui va miraculeusement bien passé cette nuit de 1963, il y a des moments de lutte, la recherche d’aide extérieur qui est capitale pour aller mieux et les jours où il est plus facile de sortir de chez soi. Coline Pierre la voit de façon honnête, son féminisme très blanc par exemple va être critiqué à un moment.
C’est aussi un roman triste car il s’agît d’une œuvre de fiction, et qu’on connaisse déjà Sylvia Plath ou bien qu’on l’a découvre on ne peut s’empêcher de profondément ressentir un sentiment d’injustice face à cette vie qu’elle n’a pas vécue, ces sourires qui ne se sont pas posés sur son visage et tout ce que la mort lui a empêché de vivre et faire.
C’est un beau roman sur l’apprentissage de la vie, le bonheur, la santé mentale, le pouvoir de la création artistique et qui remet en lumière pour tous une autrice qu’on a forcément envie de découvrir si ce n’est déjà fait une fois la dernière page tournée.
L’autrice n’ayant pas fait les choses à moitié vous retrouverez en fin de roman une annexe pour vous permettre de différencier la fiction de la réalité dans laquelle est ancrée l’œuvre.

Editions de l'Iconoclaste - 20€

Clémence