C’est une histoire d’amour sous différentes formes que nous raconte ici Grégoire Delacourt, l’amour au sein d’un couple, si fort au début et qu’il faut savoir faire durer, l’amour de parents pour leur fils, malgré sa différence, l’amour naissant de deux adolescents, premier amour qui fait se tenir droit face au monde. C’est aussi un récit de combats, à l’échelle de chaque individu mais aussi un peu plus grand puisque notre père de famille est gilet jaune, fidèle au poste chaque samedi sur son rond-point, à lutter pour « une vie juste ». Une mère infirmière qui lutte pour offrir la meilleure des vies à son fils et s’assurer qu’il ne manque de rien, surtout pas de l’amour que fait naître en lui Djamila. Cette dernière qu’on dit devenir femme, et dont on voudrait contrôler le corps plutôt que les ardeurs de ceux qui posent leur regard sur elle. Et Geoffroy enfin, qui les lie tous, eux et d’autres encore, qui organise son monde par couleur et tente d’en apprivoiser toutes les teintes, surtout le vert, sa préférée, couleur de la forêt dans laquelle il trouve refuge, et des yeux de Djamila des lesquels il se retrouve en s’y perdant.
C’est un roman doux et âpre à la fois, sur ceux qui doivent sans cesse lutter pour exister comme ils l’entendent. Les chapitres sont courts mais se lisent d’une seule respiration. Une seule respiration qui semble être le temps du roman, tant les évènements s’enchaînent vite, filant en direction du chapitre final...
Grasset - 19,50€
Clémence