Il s’agît d’un roman au sujet délicat : la pédophilie. Sans aucune description graphique mais avec des passages racontés avec les mots d’un enfant.
Benjamin, son frère jumeau et leur mère sont en vacanes en Italie quand survient le drame, il est enlevé par un homme qui le ramène chez lui ; voilà son enfance envolée. Le petit garçon se retrouve à devoir faire face au « gargouilleur », a guetter ses humeurs, savoir cueillir les petits bonheurs qui se présentent à lui et a affronter sa nouvelle réalité.
L’histoire est entrecoupée de souvenirs de famille, journées d’école et vacances chez papi et mamie…
Comment se construire dans ce nouvel environnement, prendre soin du petit garçon qu’il est et préparer l’adulte qu’il devient. C’est le récit d’un homme qui tente de résister et de tracer sa route malgré les circonstances, un homme qui sait que les monstres existent, et qui se demande ce qu’il est lui.
Le roman mais jamais cru mais peut sembler d’autant plus dur dans sa froideur à évoquer les faits.
On passe le récit à attendre le dénouement, savoir le fin mot de l’histoire, arriver enfin à ce procès dont nous parle le quatrième de couverture. Que reste-t-il de Benjamin, jusqu’où est-il allé, y’a-t-il eu de la lumière dans sa vie, y’en a-t-il encore la possibilité dans son avenir ?
Plongé dans la tête de l’enfant, puis dans celle de l’homme, le lecteur attend, recueil les indices, suit le parcours et l’évolution de la psyché du personnage.
La fin laisse sans voix.
Belfond - 18€
Clémence